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    — Ricky Gervais

“am i?” : La conception d’une appli de “Test de personnalité inversée”

(Temps de lecture : environ 10 min)

Passionné de design de produit numérique innovant, l’idée de l’appli “Am I?” a été un des moteurs qui m’a incité à quitter mon ancien travail de responsable achats usine de l’industrie automobile (en 2011).

Mon objectif était de créer une agence en marketing/ comm digitale (appelé App’Remedy – prononcé “après-midi”) et de me lancer dans la création de l’appli “Am i?” et cela, il y a plus de 12 ans déjà !

Dans le billet ci-dessous, je raconte l’idée, la conceptualisation (UX/UI) et mes (més)aventures de lancement.

C’était mon premier projet numérique en mode “Passion project” que je menais, tout en réalisant des missions et des projets pour mes clients.

L’expérience a été extrêmement enrichissante : J’ai appris énormément sur la psychologie (les personnalités notamment : MBTI et OCEAN, le “Big Five”), la neuroscience et bien sûr l’UX/ UI.

Et je garde l’idée toujours dans un coin de ma tête… Qui sait, un jour…

Am i ? C’est quoi ?

L’idée est simple : Valoriser les qualités humaines d’un individu via le reflet de soi à travers les autres.

Cela permet :

  • Un reflet de soi : De prendre conscience de comment autrui nous perçoit. Du crowdrating en quelques sortes.
  • Un moyen d’expression : Exprimer comment l’on perçoit l’autre
  • Un outil de développement personnel : S’améliorer humainement de façon continue
  • Chasser les stéréotypes : Etre jugé et considéré en tant qu’individu à part entière et non le stéréotype d’un groupe

Les origines de l’idée : Mon histoire perso

Quand je vivais en Angleterre, un garçon handicapé qui s’appelait Ben, était parmi les élèves dans ma classe.

Certains d’entre nous l’aidaient à prendre son sac et l’accompagner d’une classe à une autre. Mais nous n’étions qu’une petite poignée de personnes.

Bien entendu, le garçon (très gentil) nous remerciait et appréciait notre aide.

Les profs nous remerciaient à l’occasion, mais notre seule motivation était notre gentillesse innée ou/ et acquise.

Normal, vous me direz ?

Pas forcément. Nous n’étions pas nombreux et nos gestes étaient vite tombés dans les oubliettes.

Et donc ce garçon comptait et dépendait de façon très aléatoire sur la bonté et le bien-vouloir de ses camarades de classe.

J’ai donc constaté que l’égoïsme est le choix par défaut parmi la plupart des gens et donc les questions suivantes me sont venues à l’esprit :

Comment faire en sorte que l’altruisme prenne le dessus sur l’égoïsme ?

Autre constat : Le problème des stéréotypes

Je vous invite à regarder cette excellente video de la chaîne “Big Think” qui s’appelle “The psychology of everything” et en cliquant ici, cela décrit qu’est-ce qu’un stéréotype ?

En résumé, en mode survie, l’humain est obligé de faire des “généralisations”

Quand l’on regarde les images ci-dessus, par intuition, l’on se doute qu’un chien aboie, une pomme se mange et l’on peut s’asseoir dans un fauteuil.

On sait que dans certains cas, ces généralités ne sont pas systématiques (par exemple, un chien peut ne pas aboyer).

Mais si l’on ne faisait pas ce genre de généralisation, l’on ne pourrait pas survivre dans ce monde car dès la rencontre d’un objet ou un humain, on serait perplexe et constamment en phase de découverte.

On ne peut pas se permettre de tout questionner tout le temps !

Donc le cerveau catégorise les choses automatiquement. Ce qui est une bonne chose.

Le stéréotypes injustifiés : Les prémices du racisme

Malheureusement, nos cerveaux ont également tendance à généraliser les choses qui ne s’avèrent pas forcément exacts.

Si ma seule connaissance ou expérience de quelqu’un de différent de moi est négative, j’aurais tendance à regrouper tous ceux qui sont différents de moi et les classer en tant que personnes négatives ou néfastes.

C’est souvent d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreux villages de France qui ne connaissent les étrangers ou les français d’origine étrangère qu’à travers les médias ont tendance à voter extrême droite.

Or, il est évident de rappeler que c’est une grave erreur de généraliser un groupe aussi bien en mal qu’en bien.

Même s’il y a parfois des tendances communes, chaque individu au sein de ce groupe a sa propre personnalité, sa propre moralité, ses propres croyances, expériences, éducation, culture…etc.

Mais trop souvent, l’on a tendance à faire ses généralisations selon la couleur de la peau, la croyance religieuse, l’orientation sexuelle, le statut social, apparence physique…etc.

Et la conséquence, c’est notre comportement qui change, parfois par des actes racistes plus ou moins ordinaires.

Ex: Refus d’appartement ou emploi pour une personne de couleur de peau différente…etc.

Autre généralisation : Réussite financière, synonyme de supériorité ?

Par exemple, on a tendance à sur-estimer/ juger/ valoriser l’autre via sa réussite matérielle, or cette “réussite” n’est pas forcément synonyme de valeurs humaines.

En gros, on peut être un connard (navré pour le language) et réussir matériellement et à l’inverse, certains individus sont riches humainement mais sont socialement sous-estimés et modestes matériellement.

Le rêve : Un CV de valeurs humaines et mettre fin aux stéréotypes.

Dans une société capitaliste drivée par un système financier inébranlable, le rêve (naïf) était de pouvoir monétiser les valeurs humaines.

De rabattre les cartes en quelques sortes et de tirer l’humanité vers le haut. Oui, rien que ça.

Et par la même occasion, créer une sorte de CV où nos valeurs jugés impartialement par les autres sont mises en avant et valorisées.

Imaginons le CV d’un jeune d’une banlieue défavorisée.

Même si les CV deviennent anonymisés, à un moment donné, le recruteur verra l’adresse d’habitation, le nom de famille, une photo, voire une rencontre en personne pour avoir un a priori certainement basé sur une généralisation.

Et si ce jeune pouvait montrer comment il est perçu par son entourage, ses amis, sa famille mais aussi d’anciens employeurs…

Il peut montrer les preuves à un recruteur qu’il est fiable, à l’écoute, sincère, honnête, gentil et même drôle… au lieu de devoir l’expliquer désespérément et avoir un sentiment d’être victime d’une injustice s’il n’est pas retenu.

Conception UI/ UX

Rappel : Ces écrans datent de 2011/12 – sur un iphone 5

Ce sont mes 1ères tentatives Am i ? avec le temps a évolué en “Polipop” (le même UI mais une appli de sondages à destination des politiciens en compagne électorale), puis “Starworker”, une version purement pro.

L’écran de lancement : Renforcer la marque et le branding

L’écran de menu :

L’appli proposait des questions par thématique :

Le travail UX/UI était de trouver une interface permettant de donner son opinion anonyme sur notre entourage de façon simple et ludique.

Le principe était de classer ses amis du 1er au dernier selon la question (en mode glisser/ déposer) :

L’utilisateur répond à une série de 5 questions à thématiques aléatoires.

Grâce à l’écran des résultats, à tout moment, l’utilisateur peut consulter le top 5 des avis positifs de la part des autres.

La démo Procter & Gamble : Exploration de la version pro

Après maintes présentations lors de conférences (l@bdays, orange, caisse d’épargne…etc), j’ai eu l’opportunité de tester une version pro auprès du Codir de l’usine de Procter&Gamble à Amiens.

Avec mon génial apprenti, Valentin Denis, nous nous sommes débrouillé pour rassembler 8 appareils Apple entre ipad, ipad mini et iphone 5 pour faire tester l’appli.

L’équipe de P&G nous a fait part du bon moment qu’ils ont passé. Un des membres de l’équipe m’a même adressé un super mail motivant:

Conclusion : Une connaissance approfondie des personnalités

Indéniablement, il a été très difficile de concevoir cette appli (malgré les apparences) tout en gérant une agence de marketing/ communication digitale, mais j’ai été ravi de la beta livrée.

La création d’innombrables questions liées à des thématiques

Malheureusement, les débuts de l’Appstore d’Apple, des changements radicaux de l’API de Facebook, quelques difficultés financières, je n’ai pu faire ce que j’aurais du faire : TESTER SUR LE MARCHE.

En effet, en suivant les principes du Design Thinking en mode “Design Sprint”, j’aurais du appliquer le fameux “fail fast, fail often” et présenter “Am i ?” à un public inconnu dès que possible afin d’apprendre des retours des utilisateurs et itérer ou abandonner le plus vite possible afin de réduire les coûts projet.

De plus, ma recherche intense m’a instruit à un niveau relativement approfondi autour des personnalités et de la psychologie (MBTI, Big Five).

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  • Damian Hazlewood

    Insatiablement curieux

    Passionné d'UX, de design de produit (notamment numérique mais pas que... glace8.com), de marketing/ comm, de nouvelles technologies, d'innovation, de comportementalisme, de psychologie, de neuroscience, de tout-ce-qui-geek, de concepts fous, de comédies US/UK (movies + standup), de films/ séries (+ scénarios), de musique, de créativité, et de fooding...

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