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    Desire is a contract you make with yourself to be unhappy until you get what you want

    — Naval Ravikant

Le piège des amoureux

couple déçu
(Temps de lecture : environ 6 min)

Hé oui, quand quelqu’un tombe amoureux, il/ elle a l’impression d’être au paradis. On connaît déjà la réaction hormonale (Selon doctissimo, “La sensation d’euphorie est déclenchée par la dopamine. Tandis que le rythme accéléré des battements du cœur et les insomnies sont liés à la production d’adrénaline et de noradrénaline.”).

Ceci étant, avec l’âge, la maturité, une certaine sagesse et l’écoute d’innombrables expériences de mon entourage, voici mon avis sur l’aspect psycho-sociologique de la chose. 💭🧐

D’abord le contexte: Un réseau social pour les couples

Il y a quelques années, j’ai accompagné un ami à quelques entretiens pour accueillir des startups sur sa plateforme de financement participative de l’époque (qui n’existe plus aujourd’hui), et nous avions reçu une startup voulait lancer un réseau social pour les couples (qui n’a jamais vu le jour).

Lors du pitch, un élément m’avait particulièrement marqué: Le fondateur a mené une étude (à l’aide d’un sociologue) sur le cycle de vie d’un couple moyen en France et cela se traduisait via un graphique relativement simple à comprendre: 👇

Graphique simple à comprendre : Pic de rayonnement au départ, puis la chute, puis le travail de fond pour retrouver le rayonnement

Le piège du “rayonnement” ou du pic d’euphorie en début de relation

Le rayonnement, est-il artificiel ? Est-ce un piège ?

Notre culture occidentale à travers Hollywood, Disney, les films ou les chansons à l’eau de rose, et notre sens “romantique” veut nous faire croire que nous avons (enfin) rencontré l’âme soeur et que tout devient parfait et on voit (enfin) la vie en rose.

Mais que se passe-t-il réellement (selon mon avis perso bien entendu) ?


Sommes-nous réellement amoureux de l’autre ou tombons-nous amoureux de l’image que l’autre projète de soi ? 🤔

Oui, indéniablement, nous pouvons être attiré par l’autre physiquement et nous pouvons avoir des atomes crochus au niveau de nos personnalités. Mais aime-t-on réellement l’autre ? Ou aime-t-on la validation de l’ego, et la valorisation de soi que l’autre nous apporte ?

Quand l’on tombe amoureux, les 6 premiers mois, les compliments fusent. L’autre nous rappelle constamment qu’il/ elle est amoureux de soi. L’autre est attiré physiquement et sexuellement. L’autre rit à nos blagues. L’autre sourit dès qu’il/ elle nous voit…

On fait attention à son apparence, on perd l’appétit et le régime suit naturellement. On se met au sport, on continue à flatter l’autre, on offre des cadeaux… tout ça dans un but de continuer à plaire à l’autre.

Plus l’on plaît, plus le renvoi de l’image de soi est positif… plus on en devient addict à cause de la surcharge de dopamine ?

Voici des images de couples heureux générées par de l’IA… pas tout à fait au point je pense, surtout celui en bas au milieu 😱

Où est donc le piège ? 🪤

Le piège, c’est non seulement que toute bonne chose a une fin, mais aussi, était-ce réellement de l’amour ?

Certes, cette relation passionnelle du début de relation peut se transformer en forte amitié, tout en maintenant le désir de l’autre.

Mais selon le tableau, la chute est inévitable. La dopamine baisse, la réalité revient au galop.

La chute est inévitable, mais s’accrocher, continuer à y croire peut s’avérer être gagnant dans le moyen/ long terme.

En quoi est-ce un problème ?

Tout d’abord, le problème vient du fait que l’on déchante rapidement lorsque la passion et l’euphorie retombent. Selon le sociologue, la chute est synonyme de séparation, de divorce, voire d’infidélité.

Le pire c’est que cette chute n’a pas forcément lieu en simultané avec l’autre, ce qui se traduit parfois par des coeurs brisés. 💔


Pour mieux comprendre: Scénario hypothétique, le problème de l’infidélité

Imaginons un couple de longue date. Le train-train et l’ennui s’installent. Pire encore, par la force des choses, une dévalorisation mutuelle a lieu: La femme dévalorise l’homme (Reproches, des pics passifs-agressifs…etc) et réciproquement.

  • L’image de soi de l’homme et la femme est donc ternie.

Pour ce scénario, focusons sur l’homme.

  • Le reflet de soi par sa femme est donc négatif.
  • L’homme dont l’image de soi est ternie rencontre une autre femme par pur hasard. Un feeling passe.
  • De fil en aiguille, la relation s’approfondit. Les compliments commencent à fuser.
  • L’homme dont l’image de soi était ternie commence à se sentir valorisé(e).

“Ca y est, je suis amoureux !” exclame-t-il à ses amis.

  • A la maison, il retrouve sa femme qui ne le valorise toujours pas.
  • L’homme décide d’aller plus loin et trompe sa femme.
  • Il se fait attraper.
  • Sa femme le quitte. La famille/ relation est brisée.

Il se dit: “C’est pas grave, je suis amoureux de ma nouvelle conquête et elle est amoureuse de moi !”

  • Les premiers mois se déroulent plutôt bien. Mais au bout d’un moment, le rayonnement s’essouffle comme sur le graphique.
  • Toute la magie du départ a disparu. La nouvelle conquête s’ennuie.
  • Elle finit à son tour par le quitter.
  • L’homme a tout perdu.

Résultat : A cause d’une forme d’ego-centrisme et une quête de valorisation de son ego (voire de narcissisme), l’homme est tombé dans le piège de ce qu’il croyait être de l’Amour.


Conclusion: Le narcissisme est (forcément) un tue-l’amour

Evidemment, l’égoïsme/ l’ego-centrisme passe mal dans un couple. Le fait que l’autre détienne une sorte d’interrupteur qui allume ou éteint l’estime de soi est également mauvais.

Pourtant, notre culture occidentale incite toujours à la quête de l’âme soeur où l’on pense que l’autre est la solution à tous nos maux et est la source de bonheur absolu. Alors que c’est faux.

La complétion et le bonheur sont une quête individuelle indépendante de l’autre. Il faut chercher son bonheur (et son estime de soi) ailleurs et le ramener à la maison et le partager avec l’autre.

Le dernier cas ci-dessus, concernant l’infidélité est le récit d’un ami proche qui est tombé dans ce piège.

Dans un couple, qui est fautif au final ?

Celui/ celle qui ne valorise pas l’autre ou celui/ celle qui se sent obligé de chercher la valorisation de soi ailleurs ?

  • Damian Hazlewood

    Insatiablement curieux

    Passionné d'UX, de design de produit (notamment numérique mais pas que... glace8.com), de marketing/ comm, de nouvelles technologies, d'innovation, de comportementalisme, de psychologie, de neuroscience, de tout-ce-qui-geek, de concepts fous, de comédies US/UK (movies + standup), de films/ séries (+ scénarios), de musique, de créativité, et de fooding...

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